Le jeudi 28 février 2019, de 15h à 16h, au CDI, les 17 Tapageu·r·se·s du collège La Petite Lande se sont retrouvé·e·s autour de l’autrice Charlotte Bousquet pour parler de son livre Le Jour où je suis partie et de son oeuvre en général.
Charlotte a bien voulu répondre à toutes les questions et, en échange, a reçu de très nombreux cadeaux fabriqués par les collégiennes et les collégiens à partir de leur lecture. Tout en photo après l’interview.
1)Combien de temps avez-vous mis pour écrire ce livre ?
« J’ai mis trois mois à l’écrire. Mais j’ai commencé ma réflexion bien avant : je voulais écrire un livre sur le Maroc, mais je ne savais pas quel sujet choisir. J’adore le Maroc, mais je voulais trouver un sujet juste et qui représentait la société du pays. C’était très délicat et compliqué. »
2)Pourquoi le Maroc ?
« Je suis très attachée au Maroc, j’y ai passé beaucoup de temps, dont plusieurs mois quand j’étais jeune et j’ai failli m’y installer. C’est un pays compliqué, très différent du nôtre, mais où les gens sont accueillants, humains… »
3)Vouliez-vous être autrice depuis longtemps ?
« Non, pas forcément, mais j’ai toujours un peu écrit. Par la suite, ça s’est enchaîné.C’est surtout mes proches qui m’ont encouragée à en faire mon métier. »
4)Quels étaient vos lectures favorites à l’adolescence ?
« J’ai lu tous les genres, classiques,… Je lisais ce qui me passait sous la main. A l’époque, il n’y avait pas de « littérature jeunesse » alors je dévorais tous les livres, même ceux un peu compliqués pour mon âge. Les romans reflètent notre monde. »
5)Lisez-vous vite ?
« Moins qu’avant, j’ai moins le temps, mais je peux lire très vite. Ça dépend des livres. Certains ne se lisent qu’un peu, chaque soir, d’autres plus vite. »
6)Pourquoi avez-vous écrit Barricade* ?
(*BD de Charlotte Bousquet publiée en janvier 2018, retraçant l’histoire d’une jeune adolescente transgenre qui subit des violences au lycée)
« Pour plusieur raisons. J’ai, tout d’abord, une amie transgenre. De plus, j’ai vu le film Tom Boy et la façon dont est traité le sujet de ce film m’a révoltée.
Ma plus belle récompense, pour ce livre, ça a été les remerciements des ados qui, grâce à lui, se sont sentis vraiment aidés ».
7)Avez-vous un nouveau projet de livre ?
« Oui, j’écris même deux romans en même temps, pour la première fois. L’un est historique, l’autre est un peu difficile à décrire. »
8)Quand vous viennent toutes ces idées ?
« Je regarde autour de moi. Je peux trouver l’inspiration dans l’actualité, dans un voyage, une discussion, des séries, des films… En général ça a un lien avec le rapport à l’autre. »
9)J’ai remarqué que vos livres étaient souvent réalistes, ils se passent, tous, dans notre monde ?
« Non, certains appartiennent au genre de la Fantasy, mais ceux-ci sont destinés à des lecteur·rice·s adultes. »
10)Vous êtes végétarienne ? Pourquoi ?
« Oui, je suis végétarienne, et, de plus en plus, vegan.
J’aime bien les animaux, et puis l’événement de la vache folle m’a vraiment traumatisée. Les fermiers sont mal rémunérés et tout est inhumain dans le commerce de la viande. Devenir végétarien se fait naturellement. »
11)Tidir a-t-elle existé ?
« Non. Tidir est inspirée de plein de personnes. Tout le monde a un peu de Tidir en lui.
C’est le personnage de Damia qui est le plus proche d’une personne ayant existé . »
12)Est-ce que vous vous attachez à vos personnages quand vous écrivez ?
« Oui, il vaut mieux. Pour écrire, je me mets toujours dans la peau des personnages, même les moins « commodes ». »
13)Est-ce que cela vous est déjà arrivé de ne pas finir d’écrire un livre ?
« Non, je ne peux pas, c’est mon métier ! Par contre, j’ai un roman que je voudrais écrire mais dont je n’arrive pas à aligner trois mots. »
14)Qui est le père dans le livre ? Pourquoi entend-on peu parler de lui ?
« Parce qu’il ne sert à rien. Au Maroc, c’est souvent comme ça. Les hommes ont tous les droits. Le père de Tidir ne revient que pour donner des ordres dans un élan d’autorité. »
15)Avez-vous déjà écrit sur vos proches ?
« Non, car je considère que c’est ma vie privée. Par contre, il y a une part de pas mal de mes proches, dans chaque ouvrage. »
16)Etes-vous allée à tous les endroits que vous décrivez ?
« Non, mais je suis allée dans les grande villes (Marrakech, Rabat…) et dans les campagnes marocaines. »
17)Qu’est-ce que ça fait de participer à un prix littéraire comme T@page ?
« C’est toujours très agréable et ça fait plaisir d’avoir des retours sur son travail. »
18)Quel est le livre que vous avez écrit dont vous êtes la plus fière ?
« Je ne sais pas, je suis fière de tous les livres que j’écris car cela représente beaucoup de travail. Mais si je devais choisir, j’en aurais deux, particulièrement. Un a failli me faire arrêter mon métier (…). L’autre serait mon dernier roman, Nos vies suspendues, car c’est un roman très engagé.
19)Est-ce que vous aimeriez participer à d’autres prix ?
« Oui, car cela fait toujours plaisir et c’est toujours intéressant. Mais ce n’est pas moi qui choisis ! »
Lucile-mars 2019